Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Marie Laure Reynaud. Je suis cheffe d’entreprise depuis de nombreuses années. Je trouve que c’est une aventure qui bouscule, mais une fabuleuse aventure de vie !
Quel est votre parcours entrepreneurial ?
J’ai dirigé pendant une vingtaine d’années Giraudet, une entreprise centenaire d’agro-alimentaire, qui fabrique et commercialise des quenelles, des sauces et des soupes, basée en Rhône Alpes, à Bourg-en-Bresse. Giraudet, c’est une entreprise d’une centaine de personnes et 15 millions de CA. Ce fut un très belle mission, très enrichissante. Quand j’ai intégré Giraudet qui venait d’être rachetée à la barre du Tribunal, l’’entreprise était en mauvaise posture. Je me suis constituée une équipe solide et nous nous sommes attelés au retournement de l’entreprise. Nous avons revu la stratégie, puis développé l’entreprise pour en faire une pépite. J’ai essayé de transformer cette situation difficile qu’est le dépôt de bilan en belle opportunité pour faire de cette belle endormie une entreprise performante.
Dix ans plus tard, je l’ai rachetée avec mon associé via une holding et un LBO (effet de levier). J’ai assumé le LBO tout en continuant à développer l’entreprise puis ai laissé la présidence pour devenir simple associée.
En parallèle, j’ai créé avec l’un de mes frères une entreprise de génie civil. Je l’ai accompagné pendant la période de démarrage.
Puis, ma fille et moi avons fondé une entreprise de cosmétiques, d’agro-alimentaire, et de conseils, Highgarden, avec pour mission de transmettre « mon savoir-faire » avec un projet mère fille.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement au sein du réseau Femmes Cheffes d'Entreprises ?
Je fais partie de ce réseau international né en France en 1945 depuis environ 15 ans. J’ai été Présidente de la délégation de Lyon pendant 5 ans, de 2012 à 2017 et je me suis investie au niveau national, j’étais en charge du développement. Ce fut un engagement fort pour une très belle association où on invite les femmes à prendre des mandats dans la vie économique et sociale. Afin de répondre à la vocation des FCE, j’ai été juge au Tribunal de commerce. Aujourd’hui, je suis redevenue simple adhérente. C’est une très belle expérience faite de partage, d’amitié et de sororité, ce qui est très important pour moi.
Pourquoi avoir accepté d’être la marraine de la deuxième édition de notre évènement « Elles Entreprennent » ?
J’ai beaucoup appris des témoignages. Cela m’a toujours beaucoup inspiré, et je trouve important de partager nos expériences. Ma carrière ayant avancé, je trouve intéressant de partager, de donner envie, de peut-être inspirer. La transmission est quelque chose d’important pour moi, j’ai eu la chance d’avoir des mentors, femmes et hommes, mais les femmes m’ont donné une force particulière !
Y a-t-il une expérience, un moment, un défi, qui vous a réellement révélé en tant que femme ?
J’aime l’aventure, le sport et souvent les défis. Ainsi une nuit d’insomnie je me suis inscrite au Rallye des Gazelles sans trop réfléchir, bien que j’ai toujours regardé le Dakar avec envie (Dakar que j’ai fait plus tard). Donc, dès le lendemain, j’ai appelé plusieurs amies de promo car il me fallait une co-équipière. Ce rallye a été une magnifique expérience : c’est un raid d’orientation dans le désert, comme un parcours initiatique. Je me suis aperçue, perdue dans cet océan de sable, que j’avais une petite boussole interne. On dit parfois que les femmes manquent de sens de l’orientation, et j’ai constaté que c’est absolument faux, cela m’a beaucoup aidé d’apprendre cela. J’ai adoré cette expérience qui m’inspire encore, j’ai appris sur mes limites et ma capacité à m’adapter en milieu inconnu.
Avez-vous un message à faire passer aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’entrepreneuriat ?
Moi je vous dirai d’oser ! La vie pour moi, c’est expérimenter : quand on ose, on peut réussir, on peut perdre, mais chaque échec nous fera avancer, et dans tous les cas on grandira. J’ai grandi en osant, en disant oui à la vie. C’est pour cette raison que j’ai envie de vous partager une clé !
Je vous invite aussi toutes à venir nous rencontrer le 6 mars lors de l’évènement « Elles Entreprennent » car la sororité une valeur très riche : on partage et on apprend, ensemble !
